Dans les appartements d'Enkidou et Guilgamesh, au sanctuaire.

Le Bouleutêrion / Rapport sur les événements de l'attaque de Discordia au Nékyomantéion.

Enkidou arriva chez lui. Fatigué, il s'assit et resta ainsi, les coudes contre la table et la tête entre les mains, courbé et épuisé...

Le Bouleutêrion / Rapport sur les événements de l'attaque de Discordia au Nékyomantéion.

Comme il était pressé ! Rien n'aurait pu arrêter Guilgamesh dans sa course. Son ami : il était vivant et au sanctuaire ! Il arriva enfin devant sa maisonnette. Son cœur battait vite et fort. Il resta un petit moment essoufflé devant la porte d'entrée. Il avala sa salive et ouvrit la porte brusquement.

Il était là, assis. Ou plutôt avachi sur la chaise. Guilgamesh ne pu se retenir. La voix serrée il le prit dans ses bras, le forçant à se lever :
- Enkidou ! Tu es bien là ! J'ai eu si peur. Je n'arrivait pas à sentir ton cosmos jusqu'à il y a peu de temps !

Il avait des tonnes de questions. Mais aucune ne pouvait sortir. Il était heureux, tout simplement. Les larmes coulaient sur ses joues. Lui, si fier, se fichait bien de pleurer. Il avait enfin retrouvé son ami, son frère !

Enkidou ne disait rien. Il restait debout, le corps serré dans les bras du petit roi. Celui-ci fini par se ressaisir :
- Qu'est -ce qui t'ai arrivé ? Où étais-tu ?

Enkidou restait sans rien dire, la tête basse. Par où pouvait-il commencer. Guilgamesh avait desserré son étreinte pour mieux le regarder. Il le maintenait juste par les bras. C'est à ce moment-là qu'il remarqua un petit détail :
- Tes cheveux... Qu'as-tu fait à tes cheveux ?

Pour toute réponse, Enkidou évita le regard en tournant la tête. Il ouvrit enfin la bouche :
- Rien... C'est Discordia... J'ai été enlevé par elle au Nékyomantéion. Elle m'a forcé à faire des choses... Cette teinture-là fait partie de ces choses. Il se força à sourire. C'est plus sombre, ça fait plus branché.

Il ne dit rien de plus. Guilgamesh ne posa pas d'avantage de questions. Il voyait bien que son frère était faible. Et la nuit était tombée.

Lui et Enkidou se couchèrent. Guilgamesh se tourna et regarda Enkidou dans son lit. Il avait l'air vraiment meurtri par tout ce qu'il lui était arrivé. Il savait qu'un jour, il parlerait de ce qui s'était passé. Mais c'était encore trop tôt. Il ne lui poserait pas plus de question. Peut-être les oracles pourront l'aider.

Il finit par fermer les yeux, fatigué lui aussi par toute son agitation.

Enkidou était resté comme pensif, encore traumatisé par les événements dont il avait été témoin et victime. Quand son ami était entré, il aurait voulu se jeter dans ses bras. Mais il ne pouvait pas bouger. Il arriva tout de même à sourire pour ne pas trop inquiéter son ami.

Ils finirent par rejoindre leurs lits. Enkidou ne disait plus de mot. Il fermait les yeux, mais ne disait rien. Il marmonna seulement :
* Je n'ai pas peur... Si c'était à refaire... Il réussit à sourire du coin de la lèvre. C'est ça, l'amour... Le désintérêt de soi. Tu vois, il a bien changé depuis notre rencontre à Ourouk.

Il arrivait souvent à Enkidou de parler à celle qui lui avait sauvé la vie. C'est pourquoi, Guilgamesh ne fut pas surpris de l'entendre parler de lui et de leur rencontre. C'est vrai, il avait changé. Mais Enkidou aussi. Le jeune enfant sauvage se leva. Il prononça à voix basse, juste au cas où Guilgamesh aurait été réveillé :
- Je vais faire pipi.

Alors il sortit dehors et ferma la porte. Enfin seul, il se mit à sangloter. Il parlait dans la nuit en chuchotant :
- Huh huh huh... Ho, Guilgamesh... Si seulement tu savais ! J'ai si mal !
Il se maintenait la tête comme si elle le cognait.

Il resta un bon moment comme ça, à pleurer en silence. Il ne voulait pas que Guilgamesh le voit ainsi. Il aurait posé alors les questions auxquels il ne voulait pas répondre. Et Enkidou n'aurait pas pu lui mentir. Il avait subit des tas de choses de Discordia. Mais il avait permis à Maya d'être libre. Alors, il ne regrettait rien.

Il souffla et se reprit à pleurer. Il fallait que ça sorte de cette façon. Au loin, la statue d'Athéna se dressait pour accueillir tous les nouveaux arrivants qui souhaitaient devenir chevalier. Il se souvenait de la première fois qu'il l'avait traversée. Il ferma les yeux. Il avait l'impression de revivre ce moment. Quand il rouvrit les paupières, Guilgamesh l'appelait pour savoir pourquoi il était si long. Il avait dû s'endormir dehors. Ses pieds était sales. Avait-il marché dans son rêve ? Il s'étira. Il était encore plus fatigué.

Enkidou rejoignit son lit pour s'endormir aussitôt. Guilgamesh le regarda et pensa à sa promesse envers Kalinka : il devait le protéger, sinon, il aurait à faire à elle. Plus que jamais, il était déterminé à le protéger mais il lui demanderait à son réveil de de partir à Ourouk pour se ressourcer. La mère de Guilgamesh, Ninsouna l'avait pris comme fils adoptif. Elle saurait trouver les mots et le moyen de remettre Enkidou sur pied.

Enkidou, ce vulgaire athénien que j'avais capturé lors de ma déroute au Nekyomantéion, il était maintenant en mon pouvoir ... mais il ne le savait pas. Il allait me permettre de m'infiltrer au Parthénon et il allait le faire de bon coeur. Il était endormi, le moment était propice.

*Enkidou,* l'appelais-je dans son sommeil. *Le moment est venu de montrer à tous tes frères ta fidélité et ton courage ! Une forte troupe de mercenaire va venir à vos portes afin de défendre le sanctuaire de la déesse Athéna contre les forces armées d'un ennemi puissant qui en veut à votre cité. Il te faudra les escorter le long de la voie sacré et les conduire jusqu'au temple du Parthénon. Ta déesse te récompensera pour cela, et tu seras un héros pour tes Oracles et tes frères d'arme.*

Ma manipulation allait se faire aisément. Il ne me restait plus qu'à me répéter clairement et planter mon ultime pique :

*A ton réveil, tu rejoindras l'entrée de ton sanctuaire et tu nous verras là, cachés sous de long manteau pourpres. Tu nous feras passer les gardes et nous conduiras au temple. Ainsi tu auras accompli une importante mission pour Athéna !*

Fatigué par ses combats, Guilgamesh n'entendit pas tout de suite Enkidou parler dans son sommeil :
- Athéna... Oracles... Il ouvrit les yeux à mi-clos. Je dois...

Il se leva et se dirigea vers la porte. Sans prendre la peine de la refermer et d'attendre Guilgamesh, il suivit le chemin de la voie sacrée.

La Voie Sacrée / L'escorte d'Enkidou.

Le froid avait pénétré dans le logement des Sumériens. Guilgamesh frissonnait dans un demi-sommeil. Il ouvrit un œil, puis le deuxième d'un coup quand il s'aperçut que le lit d'Enkidou était vide.
Heureusement que la porte laissée ouverte par lui avait fait rentré le froid. Cela avait réveillé Guilgamesh. L'aube pointait son nez. Il y avait un petit brouillard matinal.

- Enkidou ! Mais où es-tu encore ? Fit le petit roi en se levant brusquement.

Il s'habilla rapidement. En sortant, il vit arriver des gardes qui courraient vers sa maisonnette. Ils recherchaient Enkidou, sur ordre de Pontos qui voulait lui parler. Guilgamesh leur répondit qu'ils arrivaient trop tard. Enkidou était sorti sans qu'il le voit. Alors, le roi sumérien partit vers le Bouleutérion retrouver son général.

Le Bouleutêrion / Rapport sur les événements de l'attaque de Discordia au Nékyomantéion.