Joyeux gnomes !

Pendant que des Chevaliers étaient occupés à trouver des dieux de Sumer ou se battre contre des guerriers d'Arès, le sol d'Athènes trembla. Puis, le bruit du tremblement se rapprocha du sanctuaire. Sortant de terre, une main crochue précéda le bras poilu, puis la tête pointue d'une espèce inconnue. Le corps sortant en entier, on pouvait voir un petit personnage un peu poilu, avec des pieds qui se terminaient par des sabots de cheval. Le gnome renifla :

- Mais ça sent bon ici... où que ça sent comme ça ? Ah oui, c'est là !

Alors que le gnome (qui était en fait un Kallikantzaroi) voulu se diriger vers la taverne, espérant y trouver à manger, un Chevalier le remarqua et lui dit :
- Facétieux lutin, je te ne laisserai pas semer la zizanie sur ces terres !! Toutefois, je ne tiens pas à me battre si cela n'est pas nécessaire. Retournes immédiatement sous terre et aucun mal ne te sera fait... Mais si tu persistes à vouloir fouler ce sol, je ferai en sorte de te déloger d'ici !
Ce à quoi, le gnome répondit :
- Tu es très drôle toi.
Me déloger ? Impossible !
Je veux nourriture, beaucoup nourriture.
Je vais m'amuser avec toi et une fois que je t'aurai vaincu, je te tirerai oreilles des deux côtés pour que ça fasse très mal. Ou alors, je te ferai tourner au dessus de moi pour te donner beaucoup tournis.
Hihi, ça va être très drôle !
- Ainsi donc c'est la faim qui t'a poussé à sortir de terre... Hé bien saches qu'avant de me tirer les oreilles, il te faudra me faire mordre la poussière ! Avant tout, me feras-tu l'honneur de me donner ton nom et ton grade ? Pour ma part, je me nomme Ipartar, jeune apprenti d'Athéna. Répondit le tout nouvel arrivant au sanctuaire.
- Nous n'avons aucun rang. Nous sommes tous identiques, à part peut-être notre chef. Fit le Kallikantsaroi. Je suis un kallikantzaroi du peuple des Kallikantzaros. Nous n'avons pas de nom... Heu je crois.
Alors, Ipartar, qui cherchait un moyen de détourner l'attention du gnome pendant leur combat, dit aussi :
- Alors tu n'as pas de nom... Qu'à cela ne tienne, puisque tu cherches à semer le trouble ici, je ferai en sorte de t'empêcher de nuire le maximum de temps possible... car je connais ta légende, lutin, et je sais que tes jours à la surface sont comptés !! Penses-tu vraiment pouvoir me battre avant de devoir retourner sous terre ?

Mais le gnome ne semblait pas répondre. Ipartar renchérit :
- A force de concentrer toute ton attention sur notre combat, il semblerait que tu en aies perdu la parole ! Toi qui paraissais affamé, aurais-tu également perdu ton appétit ?

Le Kallikantzaroi eut pour toute réponse :
- Te torturer est tout aussi appétissant...

Pendant ce temps et sans qu'Ipartar ne s'en rende compte, Thésée revint. Il reconnu l'apparence d'un autre kallikantzaroi. Il en avait vu un plus tôt en revenant au Sanctuaire. Il retourna vite chez lui et pris le même objet qu'il avait laissé auprès du vilain gnome du temple de Pan.


Le kallikantzaroi resta immobile à compter de loin les trous qu'il voyait. Mais de son côté, Ipartar continuait dans son idée et ne voyant pas la scène, croyait que le gnome était intéressé.

[HRP]RP de Ipartar.[/HRP]

En dépit de sa petitesse, le kallikantzaroi, dressé sur ses pattes velues et qui, de ses yeux encadrés par deux défenses affûtées, lançait des regards perçants, était manifestement armé d'une détermination sans faille. "Rien ne l'arrêtera..." pensa le jeune apprenti, décontenancé par tant d'assurance.

Il avait beau savoir que, même s'il venait à être battu, un autre guerrier plus puissant que lui aurait tôt fait de débarrasser le Sanctuaire de visiteur indésirable, l'idée de perdre face au diablotin se refusait à lui. "Tu es peut-être fort, mais je connais tes faiblesses" songea t-il... C'est alors qu'une idée lui vint en tête et qu'il s'adressa en ces termes au lutin :

- Ainsi tu prends plaisir à me torturer... hé bien sache que si tu es prêt à gaspiller un temps qui t'est pourtant compté, je saurai faire preuve de patience. Quand je pense qu'à quelques pas d'ici, il y a une taverne remplie de victuailles et que tu pourrais t'y rassasier après un si long séjour sous la surface... j'ai presque peine à te voir t'éterniser dans un affrontement aussi vain ! Comme tu ne représentes pas une réelle menace pour ce sol sacré et que je ne tiens pas à t'affronter à tout prix, serais-tu prêt à écouter la proposition que j'ai à te faire ?

Le kallikantzaros restant silencieux, ce qui pouvait être interprété comme une marque d'intérêt pour sa proposition, le jeune homme poursuivit.

- Fort bien. Tu conviendras sans doute que si nous continuons à nous battre, vu que nous sommes de force égale, la moindre erreur nous coûtera la victoire. Afin d'éviter que notre combat se joue sur un coup de chance, voilà ce que je te propose."

Ipartar passa sa main droite dans le dos et attrapa une petite bourse en cuir qui était accrochée au ceinturon de sa tunique. Il la plaça dans la paume de sa main droite puis tendit le bras en direction de son adversaire qui semblait l'observer avec attention.

- "Vois-tu", dit-il alors, "cette bourse contient des pièces en or qui constituent toute ma richesse. Si tu es capable de deviner combien elle en contient, je suis prêt à abandonner le combat et te laisser son contenu."

Pour prouver sa bonne foi, le jeune chevalier ouvrit alors la bourse et y glissa sa main gauche. Il leva ensuite son bras au-dessus de sa tête, tenant entre ses doigts deux pièces d'or qui brillaient de tout leur éclat. Au bout de quelques secondes, il rabaissa son bras et tout en gardant au creux de sa main les pièces qu'il avait retirées, referma ensuite la bourse en tirant sur une lanière en cuir. De son autre main, il agita alors son escarcelle et un cliquetis de pièces s'entrechoquant se fit entendre. A en juger par le son produit, elle contenait une dizaine de pièces.

- Alors, lutin ?, reprit-il. Combien de pièces d'après toi ?