La fatigue amplifia ses effets.
Je voyais le bout de la voie sacrée, mais le précipice ou descendait ce chemin rocailleux et escarpé m’infligeait le vertige.
La fièvre envahissant mon être, je me cramponnais à la roche.
Pour chaque pas, il me fallait à présent utiliser toute la force qu’il me restait.
Peut à peut ma mémoire libéra ses cauchemars et je pouvais voir chaque être humain qui était tombé sous les coups de mes armes.
N’y tenant plus, je m’écroulais au sol.
*Que m’arrive t-il, serais-je dans un endroit maudit ?
Mes pieds étaient en sang.
Il me semblait que le soleil me tapait dessus comme le forgeron tape sur le fer.
Ma vision se troublait, me faisant chuter dans le mélange de mes pensés et de la réalité.
Je m’apercevais que je ne devais être plus qu’a demie éveillé mais il me fallait continuer.
Je ne pouvais échouer ici.
Pourtant, il semblait qu’une force étrange était en train de me mettre à l’épreuve.
*Je ne peux pas être affaiblit à ce point, je ne l’ai jamais été.
Je vis se dresser un temple de pierre.
Il m’apparut comme la porte des enfers.
Il m’attirait tout comme les autres temples que j’allais rencontrer.
Mais à chaque fois le chemin continuait et à chaque fois, je devais m’arracher à ses temples pour suivre ma route.
*Mère, pourquoi n’es tu plus là ?
Et je revoyais la chute de cette femme si courageuse.
Le bras tendu et l’épée au ciel, hurlant comme un démon en pleine rage.
Les flèches qui la transperçaient, son sang qui jaillissait, son visage qui s’écrasait dans la boue et ce dernier regard remplit de tendresse.
Je me mis à sangloter.
*Père maudit, ou étais-tu quant nous avions besoin de toi ?
Je ne regardais plus devant moi, sentant la douleur des multiples chutes que je faisais quant mes pieds trébuchaient sur la roche.
Le soleil n’était plus que le rire des morts et il me semblait que j’allais les rejoindre.
*Maudit destin, pourquoi m’inflige tu ce sort ?
Je venais d’épuiser mes dernières forces.
Ecrouler par terre, je délirais.
Il me semblait bien voir au loin des gens marcher vers moi, mais je ne pouvais pas les différencier de ceux qui m’assaillaient en moi.
*Je n’y arriverais pas… !
Et tout s’arrêta sur le vide qui s’empara de moi.