GodWarriors - Le Sanctuaire d'Athéna
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 Deathmask

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Antiope

Antiope


Nombre de messages : 4980
Date d'inscription : 03/03/2007

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MessageSujet: Deathmask   Deathmask EmptyJeu 13 Déc - 20:48

"Des chiens ... Des chiens qui aboient ... Des chiens qui se battent ... Des chiens qui se battent entre eux ... Des chiens qui se jettent sur moi"

Trempé de sueur, il se redresse brusquement, s'assoit sur son lit. Il a les yeux dans le vague et respire bruyamment. Il fait nuit, une fraîche nuit. La lune éclaire les oliviers dont les bourgeons commencent à fleurir. D’ordinaire, il aime cette période de l'année, même s'il ne sait pas pourquoi, le temps devient plus doux, c'est peut être pour ça.
Le soleil se lève bientôt, il va falloir aller nourrir les chiens, il faut qu’ils soient en forme pour leur combat lors de la prochaine lune. Si jamais, ils perdaient à nouveau, son père serait définitivement ruiné, lui qui a passé sa vie à entraîner des chiens de combat.

Des aboiements, les chiens sont réveillés, ils ont faim. Son père est absent, il est parti inscrire les chiens pour le combat, il ne rentre que dans la journée. Il va leur chercher les quelques lapins qu’il a attrapés hier, ça sera maigre pour trois chiens, mais c’est mieux que rien.
Cependant, il est encore bien tôt pour aller les nourrir, d’habitude, ils ne sont jamais réveillés à cette heure. Et ils n’aboient jamais aussi fort.

L’inquiétude. Suivi de l’angoisse. Si jamais un des chiens était mort pendant la nuit. Il sort de la maison en courant, s’arrête net. La porte du chenil est ouverte, un chariot devant. Deux cages dans le chariot, deux hommes qui montent une troisième.

- Que faîtes vous ?


- Ton père nous doit de l’argent, alors on se rembourse !

Une douleur sourde, un bruit de masse qui tourne dans sa tête, ses yeux se ferment et il sombre. Le temps s’arrête. L’obscurité. Le froid. C’est ce qu’il ressent sur le moment et quand il se réveille. Il se lève péniblement, fait quelques pas. Un mur se dresse devant lui. Il le suit à tâtons. Une pièce fermée, quatre murs indomptables. Seule, une petite grille au centre de l’un deux. Une lueur aveuglante vient du ciel, il lève péniblement la tête. Une trappe est ouverte et ces quelques mots lui parviennent. :

- Navré petit, mais on va voir ce que les chiens de ton père ont dans le ventre.

Derrière lui, la grille s’ouvre. Des halètements et des grognements se font entendre. Thèbes, Ephyra et Sparte. Telles les trois têtes de Cerbère, les chiens sortaient du renfoncement. Ils avaient faim, il était resté inconscient un bon moment et personne ne les avaient nourris. Il avait toujours vécu avec eux et aujourd’hui était un combat perdu d’avance entre l’amour envers le maître et l’instinct de survie. Sparte se jette le premier, manquant la gorge d’un rien, raclant la joue avec ses crocs. Ephyra suivit pratiquement instantanément. Il ferma les yeux. Le temps ralentit. Il savait qu’il devait choisir entre sa survie et l’amour qu’il portait à ces chiens et à son père. Ce choix fût plus long que le précédent, mais revient au même finalement.
Au moment où Ephyra se jetait sur lui, il s’accroupit pour éviter la charge et tendit son bras, enfonçant sa main, doigts en avant, dans la gorge d’Ephyra. Le corps retomba lourdement. Sparte fonça de nouveau pour lui, bondit et fût repoussé, comme le vent repousse les feuilles. Il alla choir contre un mur, sans vie.

Il ne restait plus que Thèbes, le « vieux » Thèbes, le premier chien de son père. Il n’était plus tout jeune, mais il était encore vaillant au combat. Malgré tout, il savait qu’il avait déjà perdu d’avance. Une larme perla sur la joue de son jeune maître, s’enfuir maintenant, c’était laisser Thèbes tout seul et il ne le voulait pas. Il ne pouvait pas sortir de ce trou avec lui non plus. Encore un choix déchirant. Il frappa, le vieux chien ne bougea pas pendant l’attaque et ne bougerait plus jamais. Du sang s’écoulait de son poitrail, inondant le sable. Le jeune garçon regarde ses mains poisseuses, se tourne vers la lumière et prenant appui contre un mur, fait un bond prodigieux d’au moins quatre mètres et s’accroche sur le rebord de la trappe. Un homme est assis à quelques mètres de l’ouverture, un homme qui semble usé par la vie, même s’il n’est pas très vieux. Le jeune homme laisse encore une larme couler le long de sa joue écorchée par Sparte.

- Je n’aurais pas crû que tu pourrais sortir de cette fosse si facilement.


La rage lui noue le ventre. La colère lui crispe la mâchoire.

- Je vais te dire pourquoi j’ai fait cela, c’est parce que je ne t’ai jamais considéré comme mon fils et pire encore, je t’ai détesté quand j’ai vu que tu me considérais comme un père. Ta mère m’a trompé et le fruit de cette trahison va bientôt disparaître à jamais.

Les pièces se mettent placent dans sa tête. Tout devient flou et limpide à la fois.

- Maintenant, je vais faire ce que mes chiens n’ont pas réussit à faire.

Trois sifflements. Trois coups d’épée qui fendent l’air. Trois estafilades sur l’autre joue. Une symétrie étonnante qui fait penser à un masque. Du sang en coule. Il se mélange aux larmes et à la sueur. Il sait qu’à partir de cet instant, son destin sera changé à jamais, qu’il devra vivre pour expier le fruit du péché qu’il va commettre.

Il ferme à nouveau les yeux, pense aux oliviers en fleurs. Il ne les reverra plus jamais de la même façon maintenant. Son choix est déjà fait, il est trop tard. Il bondit, évite le coup de glaive qui s’abat sur le sol. Du tranchant de la main, il frappe l’homme qui est son père à la base de la nuque. Le bruit qui s’ensuit est effroyable. Le corps s’effondre. Il se relève, jette un dernier coup d’œil. Son enfance vient de se finir. Il sait que demain, il se mettra en route. Demain, car ce soir, il doit pleurer.


Fin de l’enfance


Des larmes. Voilà qu’il se met à geindre. C’est toujours pareil, Une scène identique, qui se répète. Une rue pratiquement vide, des visages méfiants. Comme ils ont raison, ils savent tous que ce jeune homme au visage marqué des deux côtés n’est pas un vagabond ordinaire, un mendiant de bas étage. La rage se lit instantanément dans son regard sombre et froid, une rage ancienne, qui consume son âme autant qu’il embrase tout ce qu’il regarde. Il sait qu’il n’a pas besoin d’aller à eux, ils viendront, le défier, se moquer de lui, le traiter de paria. Et après leur avoir briser les os, ils se plaindront, le supplieront de les laisser en vie. Et ce pathétisme commun à l’humanité entière le mènera à une autre place, un autre endroit, où la même scène se répétera une nouvelle fois. En attendant, il le regarde pleurer et se lamenter.
Il se détourne finalement, fait quelques pas, se retourne, s’élance, donne un violent coup de pied dans la poitrine du pauvre bougre, qui s’étale de tout son long, suffoquant comme s’il venait de sortir d’une maison en feu. La nuit va bientôt tomber, il faudrait se mettre en quête d’un abri. Il abandonne le malheureux insolent à son sort, qui ne pourra sûrement plus jamais lever ses deux bras à la même hauteur.

Il fait frais, en ce début de soirée. La lune est bien claire et bien ronde, belle et majestueuse dans le ciel sans nuages. Une chouette hulule à l’orée du bois voisin, la nuit commence enfin.
Il tourne la tête vers le hululement, aperçoit une cabane de bûcherons. Ca sera parfait et si la chance est là, il pourra faire du feu. Il n’est pas très habile avec l’archet à feu et n’est même pas sûr d’en trouver un dans la cabane. Il entre, remarque la paillasse devant la cheminée, puis sur la droite, une table sur laquelle est entreposée un amalgame de différentes peaux de bêtes. Peut-être sont-ce des chasseurs plutôt que des bûcherons qui utilisent cette cabane. Il trouve du bois, du noisetier et entreprend de faire un feu. Il s’escrime tant bien que mal à faire partir le foyer, qui crépite finalement. Le feu et les peaux vaincront la nuit une fois encore. La chouette de toute à l’heure s’est rapprochée. La porte s’ouvre, soufflant le feu bien maigre, un homme se tient dans l’encadrure. Grand, aquilin de visage, un regard sans âge, conscient d’avoir beaucoup vécu et d’avoir encore beaucoup à vivre. Il entre et referme la porte derrière lui, toise du regard le garçon qui se tient debout à quelques mètres. Puis finalement se dirige vers la table et s’assoit.

- J’ai bien connu ton père, dit-il.

Le regard du garçon change soudainement, passant de l’interrogation à la colère. Un brasier intérieur qui se réveille, jamais éteint, toujours incandescent.

- Cet homme n’a jamais été mon père.

- Je ne te parle pas de l’homme que tu as tué, il y a déjà trois ans maintenant. Je te parle de l’homme qui est légitimement ton père.

Un froid soudain se jette sur le brasier intérieur, une bataille terrible entre deux douleurs, une récente et une enterrée depuis trois longues années. L’homme le jauge, attend qu’il reprenne ses esprits et poursuit :

- Je me nomme Demethor, fils de Demethon. Je suis né et j’ai toujours vécu à Athènes. Je suis un chevalier d’Athéna. Sais-tu ce que c’est ?

Le garçon secoue la tête.

- Les chevaliers d’Athéna sont les garants de la paix et de la sécurité du Sanctuaire. Ils sont les protecteurs d’Athéna, la protectrice d’Athènes. Ce sont des hommes forts, courageux et qui vouent leur vie à la protection de valeurs qui leur sont chères, comme la justice.

- Alors mon père était un chevalier d’Athéna ?

- Pas exactement, quand je l’ai connu, il se mettait en route pour rejoindre le Sanctuaire et prouver qu’il avait l’étoffe d’un chevalier. Nous nous sommes rencontrés lors d’un affrontement contre les marinas.

- Les marinas ?

- J’y viens. Nous, chevaliers, défendons le Parthénon et sommes sous la protection d’Athéna. Il existe d’autres entités telles que la nôtre, qui défendent d’autres cités. Les marinas, serviteurs de Poséidon, dieu des Mers, protègent le Cap Sounion. Hadès, maître des enfers, règne sur les spectres et le Fleuve Achéron. Enfin, Zeus, le maître du ciel, est défendu par les anges à Olympie. Les batailles sont fréquentes et nombreuses, car les convoitises le sont également.
Ton père et moi avons sympathisé après que nous nous soyons mutuellement sauvés la vie.


- Qu’est-il devenu ?

- Il n’est malheureusement jamais arrivé au Sanctuaire. Les autres clans ne laissent pas des recrues potentielles rejoindre facilement les rangs des chevaliers.

- Il serait donc mort ?

- Impossible à dire. Il a peut-être rejoint une autre armée. Nul ne le sait au sein du Parthénon.


Un silence s’installe, pesant et lourd. Tant de questions se mêlent les unes aux autres. Cependant, une seule paraît digne d’intérêt pour le moment.

- Qu’attend-tu de moi, Demethor ?

Un sourire fugace parcourt le visage de cet homme sans âge.

- Je veux que tu retrouves ton père. J’ai le sentiment qu’il est vivant, quelque part.

- Pourquoi ne le retrouves-tu pas toi-même dans ce cas ?

- Simplement parce que je suis en mission depuis maintes années maintenant. Et que je ne peux déroger à ma mission. Je ne peux pas confier cette mission à un autre chevalier, car je n’ai pas confiance en tous. Nous servons des intérêts communs, mon garçon. Tu veux des réponses et je veux récupérer un objet que ton père avait sur lui quand il a disparu. Tu as de grandes capacités pour devenir chevalier. J’avais parlé de ton père aux oracles d’Athéna par le passé. Je pense qu’ils te considéreront avec bienveillance.

- Je n’ai aucune envie d’être chevalier !

- C’est malheureusement ta seule issue pour parcourir le monde et espérer retrouver la trace de ton père. Seul et avec ta force actuelle, tu n’y arriveras jamais. Il existe beaucoup de guerriers qui souhaitent devenir chevaliers pour arriver à leurs fins. Peu sont acceptés au sein du Parthénon. En disant que tu souhaites réaliser le rêve de ton père et de devenir chevalier, tu pourras sûrement entrer au sein du Sanctuaire. Le reste ne dépend que de toi.


Demethor se lève, toujours d’une stature imposante qu’on a tendance à oublier quand il est assis.

- Athènes est à cinq jours de marche d’ici. Je compte sur toi.

Il se dirige vers la porte, se retourne et rajoute :

- N’oublies pas, être chevalier est le meilleur moyen de t’approcher de ton objectif, tu apprendras au Sanctuaire plus que tu ne pourrais l’espérer. Sois humble et sers correctement Athéna. Visite le vaste monde et glane des informations. Un jour viendra où tu seras prêt à trouver ton père et ce jour-là, je reviendrais te voir.

Il sort de la petite cabane et disparaît dans la nuit. Des mots se bousculent dans la tête du fils d’un homme qui n’existe nulle part. Athéna, Sanctuaire, chevaliers, marinas, … L’objectif semble impossible à atteindre, comment retrouver un homme qui a cessé d’exister il y a si longtemps déjà.
Il finit par sortir à son tour de cette petite cabane. Il n’y a plus un bruit dans la forêt environnante. Seul lui parvînt le hululement de la chouette, qui n’est toujours pas rassasiée. Il sourit, incrédule. Peut-être est-ce un signe, peut-être une simple coïncidence. Il referme la porte derrière lui et rejoint le chemin du village. Arrivé, il regarde en direction du petit lac qui borde l’entrée du village. C’est au dessus de ce lac que le soleil s’est couché. Il fait alors volte-face, et se dirige vers l’Est, vers Athènes et sa destinée.
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