GodWarriors - Le Sanctuaire d'Athéna
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 Eyamenos

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Urahara Kisuke
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Urahara Kisuke


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MessageSujet: Eyamenos   Eyamenos EmptyMer 8 Juin - 22:06

J’avais toujours entendu parler de la guerre, de ces terribles batailles entre les villages de cette petite île de l’Attique…mais ce n’étaient que les histoires que mon père me racontaient, et je n’avais jamais vraiment cru au rôle de héros sauveur que ce dernier endossait…

Un jour, pourtant, du haut de mes 11 ans, j’ai assisté à une invasion du village d’à côté…je n’ai jamais compris ce qui pouvait motiver les hommes à se tuer…se battre, oui, prouver sa force, son courage, comme par exemple lors d’une chasse, mais se tuer ??? Quel grandeur y a-t-il à se montrer supérieur à un mort…ne valait-il pas mieux que son adversaire puisse constater la force du vainqueur ??? Un mort n’apporte décidément aucune fierté…

Pourtant ce jour-là, les morts furent nombreux…les hommes du village se battaient bravement, mais l’assaillant était féroce. Bien que leur supériorité ne faisaient pas l’ombre d’un doute – envers un calme village d’agriculteurs, une force militaire moyenne devient un ennemi écrasant – les amis de mon père ne renonçaient pas. Peut-être avaient-ils conscience qu’une vie sous le joug d’un tyran n’en était pas une. Peut-être aussi la modeste statue d’Athéna qui trônait au centre du village leur donnait une foi inébranlable dans la justesse de leur combat. Cette statue n’était pas comparable aux faramineux monuments des grandes cités comme Athènes, ou même Trézène, que la déesse protège également, dont les pèlerins de retour parlaient avec fougue…non, cette statue n’avait décidément rien de majestueux, mais elle avait été faite par les villageois, mon grand-père et ses amis, eux-mêmes. Ils n’avaient pas les moyens de s’offrir les moyens d’un sculpteur, alors mes ancêtres ont mis toute leur foi et leur amour de la déesse, dans la fabrication de cette statue. Et leur ferveur leur a accordé la sagesse divine pendant bien des années, mais en ce jour, cette sagesse doit se plier devant la force brute…

J’aurais dû mourir par deux fois, ce jour-là. Lorsque les guerriers ont fait irruption dans le village, je jouais avec mes amis, des enfants, tout comme moi. Nos jeux, d’une douceur toute enfantine, nous rendaient joyeux et nos rires emplissaient l’air frais de ce début d’été. C’était le temps de l’innocence, avant que tout ne bascule dans l’horreur.

Une flèche jaillit, un de mes camarades tomba. Nous eûmes tous le réflexe de fuir, mais ma sœur, de deux ans ma cadette, trébucha et, se raclant les genoux, se mit à pleurer sans être capable de se relever…je décidais alors d’aller la sauver, d’être, comme mon père, si la moitié de ce qu’il racontait était vrai, un héros.

Un homme se tenait devant elle. Elle était terrorisée, et ne broncha pas alors qu’il leva son glaive. J’intervins à ce moment, menaçant ce qui me semblait être un géant de mon poignard destiné à effeuiller les arbres. L’homme en rie, mais ne sembla point impressionné. Je crois maintenant que, moi-même, je ne pouvais que mépriser cette arme ridicule qui me permettrait, au mieux, d’égorger un lapin.

Un homme s’interposa, et, si je me considérais peu armé pour l’affrontement, l’homme n’avait que ses mains. Je le reconnus immédiatement…mon père voulait-il me prouver qu’il était bien le héros qu’il disait ??? Il sauta sur l’assaillant, avec la hargne du père voulant protéger ses enfants, sans porter une quelconque importance à sa vie. Je relevai ma sœur et l’aidai à courir vers la forêt. Je la lâchai au bout d’un moment, lui enjoignant de continuer à courir, toujours tout droit, et je la rejoindrai très bientôt. J’avais décidé, en tant qu’homme du village, de retourner aider mes amis. Je m’assurai que ma sœur continuait bien à courir, au milieu de la végétation touffue, et fit demi-tour.

Ce fut la dernière fois que je la voyais…

A mon retour au village, le soir tombait, la bataille touchait à sa fin. Les cadavres gisaient par dizaines, et tous semblaient n’être que des visages que je connaissais pour les avoir vus tous les jours. Je vis le corps sans vie de mon père, tailladé de multiples estafilades. J’entrai discrètement dans le village. Les cris ne furent pas très nombreux, seuls quelques villageois semblaient encore en vie et, d’après les voix, ce devait être principalement des femmes.

Des femmes…

Ma mère…

Je me pris à courir aussi vite que mes jambes fatiguées le permettaient vers ma maison. Elle était là, sa robe déchirée maculée de sang. Elle semblait me regarder paisiblement. Je m’approchai, et elle ne cilla pas. J’en arrivai à la toucher quand je remarquai – ou simplement n’ai-je voulu le remarquer qu’à ce moment – sa gorge ouverte. Mes yeux s’embuèrent et j’eus envie de crier…de crier contre ses hommes qui avaient tué mes parents, ces hommes qui m’avaient séparé de ma sœur.

Mais plus que tout, j’eus envie de crier contre cette déesse qui s’était détourné des gens qui la vénérait. Pourquoi avait-elle agi ainsi ??? Etions-nous trop humbles, indignes de son amour, ou tout au moins de son affection ??? La sagesse qu’elle nous avait prodigué n’était-elle qu’un leurre, pour que nous croyions qu’elle s’intéresse à nous et que nous n’en demandions pas plus, afin que ceux qui avaient la force puissent nous vaincre ???

Je crois que, à ce moment, plus que tout au monde, j’ai éprouvé de la haine pour Athéna. Je sortis de la maison, vers la place du village et commençai à marteler la statue, les yeux inondés de larmes. Je savais très bien qu’en agissant de la sorte, les assaillants m’entendraient et reviendraient terminer leur travail d’extermination, mais cela n’avait plus la moindre importance…

Deux guerriers vinrent rapidement, l’arme au poing

« Regarde ça, dit l’un d’eux, on a failli l’oublier, le petiot… »
« Doit-on vraiment le tuer ?? C’est un enfant… »
« Un futur homme qui a vu le massacre de ses parents…qui sait si un jour peut-être il voudra se venger…autant pas prendre de risques »

Ils éclatèrent d’un rire gras et j’étais résigné à mourir quand, du coin de l’œil, j’aperçus une chouette voler dans ma direction…une chouette…je sais maintenant l’importance que peut avoir cet événement…à ce moment-là, si je devais avoir eu une pensée, j’aurais certainement supposé que ce symbole d’Athéna était venu me punir de mes blasphèmes. Mais l’oiseau était suivi d’un homme à la forte carrure. Les deux guerriers se tournèrent vers lui, alors qu’il les toisait calmement. Il était de grande stature, et se permit même un rire. Alors que les hommes attaquèrent, le géant envoya son poing en avant pour fracasser un nez, alors que son pied virevoltait dans l’air pour atterrir sur la temps du second. Tout cela fut réalisé le temps d’une respiration. L’oiseau se posa sur l’épaule de l’homme.

« Bonjour, petit…tu es sauvé, à présent, Athéna a entendu ta détresse. »
« Athéna ??? Mais elle nous a abandonné !!! »
L’homme éclata d’un rire duquel ne transparaissait aucune véritable joie.

« Athéna ?? Abandonner ses fidèles ??? On voit que tu ne la connais que très peu. Elle n’a pas toujours le temps d’apporter ce qui semble être le mieux pour chacun, des choix sont à faire, et ses ennemis sont puissants…mais crois-moi qu’elle aime ses fidèles et pleure à chaque fois que l’un d’eux meure sans qu’elle ne puisse rien y faire. »
« Vraiment ??? Comment savez-vous cela ??? »
« Je suis l’un de ses hérauts, comme l’indique mon compagnon ailé. Mais elle a besoin maintenant de plus que d’un groupe héraldique…et je te prie d’accepter encore son amour qu’elle donne aux hommes et aux femmes qui la servent, et de rejoindre ses troupes. Tu es seul, ce qui peut être un handicap terrible dans ce monde. Si tu acceptes, je prendrai soin de toi et ferai de toi un chevalier, protecteur de la justice… »

Les choses s’accélérèrent, et je ne sais plus très bien ce qui s’est passé après cela…

Aujourd’hui, après 7 longues années d’un dur entraînement sous la houlette de cet homme dont je ne connais toujours pas le nom, je me sens prêt…prêt à servir et protéger celle dont j’ai osé douter de l’honnêteté. Je pensais qu’elle nous avait abandonné, et en fait, elle n’a simplement pas pu nous aider. J’ai fait désormais le serment que jamais plus je ne mettrai ma foi en elle en doute, et je la servirai sans jamais l’abandonner…

Je suis prêt à servir ma déesse…
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